Les manifestations sur la route le Prince font peser une sorte de chape de plomb sur cet axe. Ainsi, l’on assiste à une progressive fragmentation, à une dispersion, de la violence comme par le passé, plus ou moins étendues et plus ou moins intenses. Dans le même temps, on a vu se multiplier les initiatives en faveur de la paix, la proposition de nouveaux outils et l’élaboration de nouvelles réflexions concernant la résolution de ces manifestations. A quoi celle-ci renvoie-t-elle ?
L’expression en elle-même traduit une double dimension : Celle d’un processus – la résolution des manifestations de violence se rapproche alors de la construction de la paix ; Celle d’un aboutissement – celui d’un état social pacifié -. Ces deux éléments apparaissent dans la définition générale que l’on peut en proposer : la résolution des manifestations violentes est le processus qui consiste à traiter les racines ayant conduit au déclenchement d’une crise violente. Son résultat suppose que les facteurs belligènes, c’est-à-dire les causes directes et indirectes des manifestations violences, ont été compris, traités et désactivés. Deux exigences se posent alors : En tant que résultat, la résolution des manifestations violentes implique l’arrêt des manifestations occasionnées par un groupe de fait (Fndc manipulé) et la cessation des violences ; En tant que processus, elle tente de gérer cet exercice de la force mené par les belligérants, et à progressivement le transformer en recherche d’une solution non-armée. La résolution de ces manifestations sous-tend des enjeux capitaux: elle suppose à la fois l’établissement de nouvelles normes sociales, comprises et partagées par les populations, permettant la construction d’une nouvelle identité pacifique, et le recours à des outils de gestion de la violence.
Pour satisfaire ces exigences, cette démarche implique une large palette d’actions et d’acteurs. La résolution conflictuelle lie de manière forte la prévention et la coercition, les missions de police, de la gendarmerie et de justice à celles de l’éducation et de la formation, les pratiques de la diplomatie et de la médiation. Elle n’a de sens qu’envisagée dans une perspective de long terme se caractérisant par la pérennité du cadre institutionnel et économique mis en place. Le travail sur les mentalités, quant à lui, est plus délicat et aléatoire ; la violence laisse dans les esprits et dans les corps des stigmates durables. Combien de temps, par exemple, sera nécessaire pour parler de la résolution de ces manifestations ? combien de temps avant le recul des rancœurs et de la haine, avant la réconciliation entre les parties ? L’ampleur de la tâche implique ainsi une démarche stratégique (avec preuve de calme et de tact).
Le travail lié à la résolution des manifestations violentes est donc à la fois politique, économique et social. Continuons toujours dans la résilience qui est la capacité à faire face aux adversités de la vie, transformer la douleur en force motrice pour se surpasser et en sortir fortifié. Car une personne résiliente comprend qu’elle est l’architecte de son bonheur et de son destin. Et rappelons aux colporteurs de rumeurs (inventés par des envieux, souvent répétés par des crétins et crus par des idiots), ennemis de la République, que les gens forts ne font pas tomber les autres, ils les relèvent.
Mory KABA