« Aux pharmaciens, la vente des produits pharmaceutiques. Plus de tolérance aux contrevenants. La guerre est désormais déclenchée contre ces usurpateurs qui ont trop fait souffrir les populations. Et puisque c’est un combat noble, le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique veut impliquer tous les citoyens ».
C’est par mots que le Ministère de la Santé et l’ensemble des acteurs de la lutte contre les produits pharmaceutiques contrefaits ont lancé ce vendredi 16 septembre 2022, au Gouvernorat de Conakry, l’opération de fermeture des boutiques et cliniques clandestines sur toute l’étendue du territoire national.
Le haut commandement de la Gendarmerie nationale, le Ministère de la Santé et le Gouvernorat ont saisi cette occasion pour échanger avec les élus locaux, les chefs de quartiers, les administrateurs des marchés et les forces mixtes de sécurités. Ce, pour mener à bon port la lutte.
Déjà à ce jour, des milliers de points de vente non agréés sont identifiés.
A en croire le Secrétaire Général du MSHP, tous les appareils sont mis en marche pour traquer les fauteurs.
« L’opération est faite pour préserver la santé des populations, et faire en sorte que les Guinéens puissent bénéficier d’une meilleure qualité de soins dans les structures agréées, mais aussi en termes de vente de médicaments », indique Dr Mohamed Lamine Yansané.
Si la Guinée était considérée ces dernières années comme la plaque tournante des faux médicaments dans la sous-région, la donne commence à changer. Cela, suite aux différentes réformes engagées par la Direction Nationale de la Pharmacie et du Médicament (DNPM) sous les instructions du ministre de la Santé qui, s’inscrit dans la parfaite vision du président de la Transition et du CNRD.
Parmi elles, la lutte contre l’importation des médicaments impropres à la consommation.
Il faut rappeler que dans les 220 conteneurs saisis en juillet dernier au Port autonome de Conakry, figurent entre autres : des flacons Arteflexe sans substance active destinés aux enfants, des Tramadols dosé à 225 mg, des viagras à 200 mg, des bioférons falsifiés.
Pour Dr Oumar Diouhé Bah Directeur National de la Pharmacie et du Médicament, également coordinateur de cette nouvelle opération, il est temps de passer à la vitesse supérieure.
« C’est une lutte sans merci que nous menons. Et cela va amener la population à éviter l’automédication », a-t-il déclaré, tout en soulignant que le projet concerne tout le pays.
L’assainissement du secteur sera effectif, en tout cas, selon le Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale, Directeur de la Justice Militaire. Et pour cela, note-t-il, toutes les mesures sont prises pour accompagner les services de santé.
« 90% des points de vente illicite sont à date fermés à Conakry. Mais cela n’empêchera pas que des patrouilles de ratissage se tiennent dans toutes les villes du pays. Au moment où je vous parle, ce sont les mêmes réunions qui se tiennent sur tout le territoire », a fait savoir le Col. Balla Samoura.
Ces différents discours réjouissent le Syndicat des professionnels de la pharmacie. Présent à cette cérémonie, Dr Manizé Kolié salue la bravoure de toutes les personnes impliquées dans cette lutte : « Je suis ému. Je suis content qu’après 37ans qu’on ait réussi à regrouper dans cette salle toutes les forces qui commandent ce pays. La présence du Haut commandant de la Gendarmerie nationale prouve qu’on va aller plus loin », entonne-t-il.
La croisade contre la vente illicite des produits pharmaceutiques bien qu’appréciée inquiète certains citoyens quant à la cherté des prix et à une éventuelle rupture de stock à l’intérieur du pays.
Face à ces préoccupations, le DG de la Pharmacie Centrale de Guinée rassure qu’un travail sur les prix est en cours et que l’approvisionnement pour toutes les structures sanitaires n’est plus un problème.
« Au moment où on vous parle, il y a énormément de médicaments dans nos régions », soutient Dr Labila Sagno.
Au cours de cette cérémonie, le cas des cliniques privées non réglementées a aussi été évoqué. La Directrice Nationale Adjointe des Etablissements Hospitaliers, Dr Makony Donzo a profité de l’occasion pour demander aux détenteurs de ces structures à se « rapprocher du ministère de la Santé et de procéder à l’obtention des documents », avant que la loi ne les écrase.
Après la cérémonie du lancement, Dr Oumar Diouhé Bah et les cadres de sa direction, entourés des agents de la sécurité ont fait une décente au marché Niger pour mettre le grappin sur les contrevenants.
La Cellule Communication & Relations Publiques