Peu après son décès, Docteur Moussa Fanta KOUROUMA a été inhumé le même jour. Une décision perçue dans la ville de Kankan comme une preuve de la volonté d’étouffer l’affaire. L’activiste à l’origine de la médiatisation de l’affaire demande d’ailleurs une autopsie pour determiner les causes du décès.
Dans nos recherches pour contribuer à éclairer cette affaire, nous avons rencontré ce mercredi 4 octobre 2023 le coordinateur régional de la Maison et association des ONG de Guinée à Kankan. Me Sékouba TRAORE a assuré qu’une procédure judiciaire diligentée par le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Kankan a été engagée à l’adresse de la Brigade de recherches de Kankan pour qu’une enquête soit diligentée à cet effet. Selon l’activiste, la procédure est en train de suivre son cours normal, ajoutant que dans les prochains jours, des avocats seront constitués pour suivre le dit dossier afin que la lumière soit faite sur cette affaire.
Balamoussa KEITA, ami du défunt, regrette de son côté que devant de possibles erreurs humaines, certaines personnes se remettent à Dieu, sans chercher à faire sanctionner les coupables. D’après lui, en se focalisant sur les documents délivrés par l’hôpital régional de Kankan avant l’intervention chirurgicale sur Dr Moussa Fanta Kourouma et ceux délivrés à sa famille après l’intervention, on se rend compte qu’il y a eu beaucoup de défaillances dans les dossiers, y compris celui de l’examen.
Selon lui, avant de procéder à l’opération, le personnel médical avait rassuré le défunt que les examens avaient demontré qu’il ne présentait pas de symptômes susceptibles de compliquer l’intervention chirurgicale. Il a precisé que c’est pour une maladie appelée amygdalectomie que Dr KOUROUMA s’est fait opéré. La durée de l’intervention ne devait pas dépasser 45 minutes. Mais il a passé plus de 7h au bloc opératoire et il n’est jamais reveillé.
Balamoussa KEITA reproche cette situation à l’hôpital de Kankan qui, selon lui, n’a pas d’appareil de réanimation. Il estime que la structure sanitaire a une grande part de responsabilité dans ce décès de l’autorité universitaire.
Nous avons aussi contacté le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Kankan. Daouda DJOMANDÉ a confirmé avoir été saisi, mardi 3 octobre 2023, d’une plainte du coordinateur régional de la Maison et association des ONG de Guinée à Kankan et qu’il l’a immédiatement transmise à la Brigade de recherche de Kankan pour des fins d’enquête.
Il a dit également avoir instruit aux officiers de police judiciaire (OPJ) d’ouvrir une enquête en flagrance pour situer les responsabilités et éclairer la lenterne de la population autour de la mort du premier vice-recteur chargé des études à l’Université Julius Nyéréré de kankan.
Daouda DJOMANDÉ a confié que les informations qui lui sont parvenues indiquent que c’est suite à une intervention chirurgicale que le responsable universitaire a trouvé la mort.
Le procureur a dit que la Brigade de recherche de Kankan doit entendre les parents du défunt, l’activiste qui a porté plainte, ainsi que ceux qui sont mis en cause, les suspects, et que c’est après ces interrogatoires, que les responsabilités seront situées en fonction des procès verbaux (PV) qui entraîneront des poursuites contre les éventuels auteurs. Le magistrat rassure la population de la ville que les responsabilités seront situées dans cette affaire.
Contactée par notre rédaction, la famille du défunt a déclaré qu’elle se remettait à la volonté de Dieu. Quant à l’Université Julius Nyerere de Kankan, elle n’a pas encore exprimé officiellement sa position face à cette situation.
De son côté, le directeur général de l’hôpital régional de Kankan que nous avons appelé dans la matinée du mercredi, il nous avait confié être en face du procureur général, nous demandant de le rappeler dans la journée. Mais depuis, il ne répond plus à nos appels. Nous reviendrons sur cette affaire lorsque nous aurons de nouvelles informations.
Cet article a été rédigé par Fatoumata Diawara dans le cadre du projet Implication des Médias Numériques dans la Prévention Active des Conflits et Tensions (IMPACT), sous la coordination de Thierno Ciré Diallo.
Fatoumata DIAWARA pour radiokankan.com
(00224) 625 25 00 55