Corne de l’Afrique : 15 millions de personnes confrontées à une crise humanitaire en raison de la sécheresse

© UNICEF/Sebastian Rich
Un homme avec ses enfants collecte de l’eau de la rivière asséchée Dollow, en Somalie.

8 avril 2022

La Corne de l’Afrique est en proie à la pire sécheresse depuis des décennies et une réponse humanitaire urgente et efficace est cruciale pour éviter une détérioration à grande échelle dans toute la région attendue d’ici le milieu de l’année, a mis en garde vendredi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

On estime que 15 millions de personnes sont gravement touchées par la sécheresse au Kenya, en Somalie et en Éthiopie – environ 3, 5 et 7 millions de personnes dans chaque pays, respectivement.

Les impacts sans précédent de plusieurs saisons des pluies ratées menacent de créer une crise humanitaire dans une région déjà touchée par une série de chocs, notamment les conflits et l’insécurité, les conditions météorologiques extrêmes, le changement climatique, les criquets pèlerins et les impacts socio-économiques négatifs de la pandémie de Covid-19.

Bien que la Corne de l’Afrique ait connu des crises induites par le climat pendant des décennies, l’impact de la sécheresse actuelle sur les terres arides et semi-arides de la région a été particulièrement grave. Le risque de famine et de malnutrition est élevé car la situation de la sécurité alimentaire se détériore rapidement.

Les pâturages et les points d’eau s’assèchent dans toute la région. Les communautés pastorales et rurales dont la subsistance dépend des ressources naturelles assistent à la mort de leur bétail et à la perte de leurs moyens de subsistance. Des milliers d’hectares de cultures ont été détruits et, rien qu’au Kenya, 1,4 million de têtes de bétail sont mortes au cours de la dernière partie de l’année dernière à cause de la sécheresse.

Distribution d'eau dans une zone affectée par la sécheresse, en Somalie.
© IOM Somalia 2022/ Ismail Osma
Distribution d’eau dans une zone affectée par la sécheresse, en Somalie.

Augmentation du risque de conflits intercommunautaires

Des dizaines de milliers de familles sont contraintes de quitter leur foyer à la recherche de nourriture, d’eau et de pâturages, ce qui accroît la pression sur des ressources naturelles déjà limitées. La sécheresse a également accru le risque de conflits intercommunautaires, les communautés agricoles et les communautés pastorales se disputant des approvisionnements en eau en diminution.

En Somalie, qui connaît la pire pénurie d’eau en 40 ans dans certaines régions du pays, le gouvernement a déclaré l’état d’urgence en novembre 2021. Selon l’OIM, les conditions de sécheresse pourraient déplacer de manière imminente plus d’un million de personnes en Somalie, en plus des 2,9 millions déjà déplacées.

Sur la base des précédents schémas de déplacement liés à la sécheresse en Somalie, les populations touchées sont susceptibles de se déplacer des centres ruraux vers les centres urbains. De nouveaux déplacements vers les grandes villes submergeront les services essentiels tels que les soins de santé, augmenteront l’exposition aux infections et entraîneront des épidémies (c.-à-d. diarrhée aqueuse aiguë, choléra).

La surveillance des flux de l’OIM a enregistré une augmentation des mouvements induits par la sécheresse de la Somalie vers l’Éthiopie, peut-être pour avoir accès à l’eau et aux pâturages. Cependant, l’Éthiopie souffre également des conséquences désastreuses de la sécheresse. Dans le sud et le sud-est de l’Éthiopie, la sécheresse a érodé les moyens de subsistance d’au moins 4 millions de personnes de communautés pastorales et agro-pastorales.

Des besoins qui dépassent les capacités

L’OIM travaille en étroite collaboration avec les gouvernements, les autres agences des Nations Unies et les partenaires dans chaque pays pour répondre aux besoins aigus en eau des personnes déplacées, des migrants et des groupes vulnérables afin de prévenir une catastrophe humanitaire.

Cependant, alors que l’OIM répond activement, les besoins dépassent les capacités en raison de ressources limitées. Un financement supplémentaire est nécessaire de toute urgence pour sauver des vies et des moyens de subsistance, atténuer de nouveaux déplacements et éviter de plus grands besoins à l’avenir. Les besoins immédiats comprennent l’aide humanitaire d’urgence à grande échelle, y compris la nourriture, l’eau, l’assainissement et l’hygiène (WASH), la santé, les articles non alimentaires, les moyens de subsistance et les interventions de gestion des conflits.

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